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23 octobre 2021

✨ CHRONIQUE ✨Dîner à Montréal - Philippe Besson

 

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Le résumé 📖

Ils se sont aimés, à l'âge des possibles, puis quittés, sans réelle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, à Montréal. Qui sont-ils devenus ? Qu'ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd'hui, avec la personne qui partage désormais leur vie ? 
Le temps d'un dîner de retrouvailles – à quatre – chaque mot, chaque regard, chaque geste est scruté, pesé, interprété. Tout remonte à la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l'espérance et les fantômes du désir. 
À leurs risques et périls. 

 

Ce que j’en ai pensé 📝

Qui n’a pas un jour rêvé de revoir quelqu’un qui a compté dans sa vie mais qu’on a perdu de vue ou avec qui l’histoire s’est finie ? C’est ce qui arrive à Philippe Besson dans cet excellent Dîner à Montréal. Je l’ai dévoré juste après Arrête avec tes mensonges et Un certain Paul Darrigrand. Ici, point d’histoire d’amour qui dure un an. Mais un huis-clos dans un restaurant à quatre. Alors qu’il fait une séance de dédicace à Montréal, Philippe voit débarquer Paul. Après un échange quelque peu gêné après tant de temps, Philippe propose de se retrouver pour dîner, lui avec son nouveau compagnon, Antoine, et Paul avec sa femme Isabelle. 

Est-ce libérateur de voir un fantôme de son passé resurgir ? Peut-on réellement guérir d’un amour qui n’a finalement pas pu s’épanouir complètement ? Ce dîner est l’occasion pour les deux protagonistes de mettre un certain nombre de choses à plat. 

 

Dans Un certain Paul Darrigrand, nous n’avions que la vision de Philippe Besson sur son histoire d’amour avec Paul. Ici, j’ai apprécié d’avoir ce recul de dix-huit ans et les réflexions (et regrets) de Paul aussi. Cela donne une perspective un peu différente. On comprend aussi à quel point cela a été compliqué pour Paul et qu’il a vraiment aimé Philippe. L’analyse du sentiment amoureux faite par Philippe Besson dans ce récit est nouvelle fois sensible et juste. Son style fait mouche, est précis et émouvant à la fois. Évoluant en fonction du récit, sa plume se fait piquante quand il le faut et douce quand lui-même s’adoucit.

 L’ambiance qu’il arrive à insuffler dès le début du récit nous donne l’impression d’être invité à table avec eux. On se rend compte des regrets, des non-dits à travers les gestes, les regards, les attitudes ou les mots échangés entre eux. On attend fébrilement avec Philippe et Paul le moment où leurs conjoints quitteront la table pour fumer et qu’enfin ils puissent se parler sans filtre (mention spéciale à Antoine pour ces moments). Cette attente est parfaitement écrite. L’évocation de la fin inéluctable du dîner donne presque des allures de thriller au roman. Encore une fois, la plume si sensible de l’auteur fait mouche. J’ai beaucoup aimé les deux précédents livres de ce triptyque, même plus que ça, mais celui-ci a peut-être plus résonné en moi que les autres. Ces retrouvailles, ces questions, ces réponses qu’il obtient mais qu’il connaissait déjà, c’est vrai, c’est humain, c’est la vie. Tout comme la sincérité de Philippe Besson.  

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