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23 octobre 2021

✨ CHRONIQUE ✨Dîner à Montréal - Philippe Besson

 

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Le résumé 📖

Ils se sont aimĂ©s, Ă  l'âge des possibles, puis quittĂ©s, sans rĂ©elle explication. Dix-huit ans plus tard, ils se croisent, presque par hasard, Ă  MontrĂ©al. Qui sont-ils devenus ? Qu'ont-ils fait de leur jeunesse et de leurs promesses ? Sont-ils heureux, aujourd'hui, avec la personne qui partage dĂ©sormais leur vie ? 
Le temps d'un dĂ®ner de retrouvailles – Ă  quatre – chaque mot, chaque regard, chaque geste est scrutĂ©, pesĂ©, interprĂ©tĂ©. Tout remonte Ă  la surface : les non-dits, les regrets, la course du temps, mais aussi l'espĂ©rance et les fantĂ´mes du dĂ©sir. 
Ă€ leurs risques et pĂ©rils. 

 

Ce que j’en ai pensé 📝

Qui n’a pas un jour rĂŞvĂ© de revoir quelqu’un qui a comptĂ© dans sa vie mais qu’on a perdu de vue ou avec qui l’histoire s’est finie ? C’est ce qui arrive Ă  Philippe Besson dans cet excellent DĂ®ner Ă  MontrĂ©al. Je l’ai dĂ©vorĂ© juste après ArrĂŞte avec tes mensonges et Un certain Paul Darrigrand. Ici, point d’histoire d’amour qui dure un an. Mais un huis-clos dans un restaurant Ă  quatre. Alors qu’il fait une sĂ©ance de dĂ©dicace Ă  MontrĂ©al, Philippe voit dĂ©barquer Paul. Après un Ă©change quelque peu gĂŞnĂ© après tant de temps, Philippe propose de se retrouver pour dĂ®ner, lui avec son nouveau compagnon, Antoine, et Paul avec sa femme Isabelle. 

Est-ce libĂ©rateur de voir un fantĂ´me de son passĂ© resurgir ? Peut-on rĂ©ellement guĂ©rir d’un amour qui n’a finalement pas pu s’épanouir complètement ? Ce dĂ®ner est l’occasion pour les deux protagonistes de mettre un certain nombre de choses Ă  plat. 

 

Dans Un certain Paul Darrigrand, nous n’avions que la vision de Philippe Besson sur son histoire d’amour avec Paul. Ici, j’ai apprécié d’avoir ce recul de dix-huit ans et les réflexions (et regrets) de Paul aussi. Cela donne une perspective un peu différente. On comprend aussi à quel point cela a été compliqué pour Paul et qu’il a vraiment aimé Philippe. L’analyse du sentiment amoureux faite par Philippe Besson dans ce récit est nouvelle fois sensible et juste. Son style fait mouche, est précis et émouvant à la fois. Évoluant en fonction du récit, sa plume se fait piquante quand il le faut et douce quand lui-même s’adoucit.

 L’ambiance qu’il arrive Ă  insuffler dès le dĂ©but du rĂ©cit nous donne l’impression d’être invitĂ© Ă  table avec eux. On se rend compte des regrets, des non-dits Ă  travers les gestes, les regards, les attitudes ou les mots Ă©changĂ©s entre eux. On attend fĂ©brilement avec Philippe et Paul le moment oĂą leurs conjoints quitteront la table pour fumer et qu’enfin ils puissent se parler sans filtre (mention spĂ©ciale Ă  Antoine pour ces moments). Cette attente est parfaitement Ă©crite. L’évocation de la fin inĂ©luctable du dĂ®ner donne presque des allures de thriller au roman. Encore une fois, la plume si sensible de l’auteur fait mouche. J’ai beaucoup aimĂ© les deux prĂ©cĂ©dents livres de ce triptyque, mĂŞme plus que ça, mais celui-ci a peut-ĂŞtre plus rĂ©sonnĂ© en moi que les autres. Ces retrouvailles, ces questions, ces rĂ©ponses qu’il obtient mais qu’il connaissait dĂ©jĂ , c’est vrai, c’est humain, c’est la vie. Tout comme la sincĂ©ritĂ© de Philippe Besson.  

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7 octobre 2021

✨ CHRONIQUE ✨ Un certain Paul Darrigrand - Philippe Besson

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Le résumé 📖

Cette année-là, j'avais vingt-deux ans et j'allais, au même moment, rencontrer l'insaisissable Paul Darrigrand et flirter dangereusement avec la mort, sans que ces deux événements aient de rapport entre eux. D'un côté, le plaisir et l'insouciance ; de l'autre, la souffrance et l'inquiétude. Le corps qui exulte et le corps meurtri. Aujourd'hui, je me demande si, au fond, tout n'était pas lié.

 

Ce que j’en ai pensé 📝

Avant Arrête avec tes mensonges, je n’avais lu aucun livre de Philippe Besson. Depuis je me suis rattrapée, tant sa plume, sa sensibilité, ses histoires me touchent. Nous continuons avec Un certain Paul Darrigrand l’introspection de l’auteur sur un pan de sa vie. La faute à une vieille photo retrouvée. Il raconte alors Paul Darrigrand. Ils se rencontrent au restaurant universitaire à Bordeaux. Paul est marié et comme avec Thomas Andrieux dans son précédent récit, leur histoire s’annonce plus que compliquée. D’autant que Philippe tombera gravement malade.

 

J’avais Ă©tĂ© bouleversĂ©e par l’écriture de son premier amour et c’est avec un peu d’apprĂ©hension que je me suis plongĂ©e tout de suite après dans cette histoire compliquĂ©e. J’avais d’ailleurs un peu peur de ne pas ĂŞtre aussi touchĂ©e. Et bien non. Si au dĂ©but, on peut se dire qu’il va y avoir une redite puisqu’il s’agit d’une histoire Ă  nouveau cachĂ©e, ce n’est pas du tout le cas. J’ai une nouvelle fois Ă©tĂ© sĂ©duite par l’écriture de Philippe Besson, Ă  la fois juste et acĂ©rĂ©e. Elle est aussi bouleversante, pleine de sens et d’émotions. Il est mĂŞme difficile pour moi d’expliquer clairement le ressenti que j’ai pu avoir avec cette lecture (sa trilogie autobiographique mĂŞme). Quand il parle de manque notamment, sa sincĂ©ritĂ© me touche profondĂ©ment. Il le dit d’ailleurs dans ArrĂŞte avec tes mensonges : « Plus tard j’écrirai sur le manque. Sur la privation insupportable de l’autre. Sur le dĂ©nuement provoquĂ© par cette privation Â». Il est troublant parfois de se rendre compte qu’une personne peut Ă©crire le manque comme on le ressent. 

 

L’histoire d’amour impossible m’a aussi parlĂ©. La douleur qui en dĂ©coule aussi. On s’y identifie sans problème. On pense Ă  ses histoires passĂ©es. Aux choix que l’on a pu faire et comment vivre avec. Et puis l’histoire se passe Ă  Bordeaux, ville dans laquelle j’ai vĂ©cu plusieurs annĂ©es. L’identification n’en a Ă©tĂ© que plus simple. Ça donne une saveur particulière de connaĂ®tre les endroits, les rues mentionnĂ©es. 

Après Un certain Paul Darrigrand, je me suis Ă©videmment plongĂ©e dans Un dĂ®ner Ă  MontrĂ©al, qui m’a lui aussi bouleversĂ©, mais pour d’autres raisons. 


 

3 juillet 2021

✨ CHRONIQUE ✨La Tempête des échos - Christelle Dabos

 

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Résumé

Les effondrements se multiplient, de plus en plus impressionnants : Babel, le PĂ´le, Anima... aucune arche n'est Ă©pargnĂ©e. Pour Ă©viter l'anĂ©antissement total, il faut trouver le responsable. Trouver l'Autre. Mais comment faire sans mĂŞme savoir Ă  quoi il ressemble ? Plus unis que jamais, OphĂ©lie et Thorn s'engagent sur des chemins inconnus oĂą les Ă©chos du passĂ© et du prĂ©sent les mèneront vers la clef de toutes les Ă©nigmes. 

 

Ce que j’en ai pensĂ© 

Finir une saga comme La passe-miroir n’a pas dĂ» ĂŞtre simple pour Christelle Dabos. Ça ne l’a pas non plus Ă©tĂ© pour moi. Soyons honnĂŞte, j’ai dĂ©vorĂ© ce tome aussi rapidement que les trois autres mais au fur et Ă  mesure de ma lecture, je me suis rendu compte que la fin allait me laisser sur ma faim. Je l’ai senti vite et ça a dĂ©rangĂ© ma lecture. Et puis, je ne voulais pas que ça se finisse donc forcĂ©ment, j’ai Ă©tĂ© un peu déçue. On se retrouve au moment oĂą le tome 3 s’est arrĂŞtĂ©. OphĂ©lie et Thorn font Ă©quipe pour trouver des rĂ©ponses aux innombrables questions qu’ils se posent (et nous aussi). Une partie du livre est assez difficile Ă  lire tant OphĂ©lie est malmenĂ©e. Si elle se plie Ă  tout ça volontairement, ce n’est pas toujours agrĂ©able Ă  lire. Personnellement, j’ai eu envie Ă  plusieurs reprises de lui crier de s’en aller. MalgrĂ© ces quelques dĂ©ceptions, l’écriture toujours lĂ©chĂ©e et prenante de l’auteure nous emporte encore une fois dans Babel. Je reste bĂ©ate devant sa capacitĂ© de description. On s’y croit vraiment. Et c’est le cas dans chaque tome et dans chaque monde. L’OphĂ©lie du dĂ©but et l’OphĂ©lie de ce tome a parfaitement Ă©voluĂ© ; on a pu suivre son parcours de fille maladroite et ayant peu confiance en elle Ă  cette hĂ©roĂŻne que rien n’arrĂŞte. Cela a Ă©tĂ© fait subtilement tout du long des quatre livres. Pareil pour Thorn, renfrognĂ© et peu aimable qui baisse peu Ă  peu sa garde et montre son humanitĂ© et ses valeurs. Bon il garde aussi certaines de ses manières rustres, mais ça lui va finalement pas mal. 

Je ne veux rien spoiler donc je ne parle pas de l’histoire en elle-mĂŞme. MalgrĂ© tout, je dirai trois choses sur la fin de l’histoire : elle ne m’a pas plu ; il y a un cĂ´tĂ© « cliffhanger Â» de fin de sĂ©rie qui m’a gĂŞnĂ© et je n’ai pas adhĂ©rĂ© aux pages avec Victoire. Ces trois points mis de cĂ´tĂ©, je dois dire que j’adorerai s’il y avait de nouveaux tomes Ă  venir et que je me jetterai dessus dès leur parution. Globalement, je me suis rĂ©galĂ©e avec La passe-miroir. Pour ce genre de littĂ©rature, je n’avais pas Ă©tĂ© aussi enthousiasmĂ©e depuis Harry Potter. A tel point que j’ai hĂ©sitĂ© Ă  tout relire dès que j’ai fini le tome 4 pour voir si j’avais loupĂ© des indices dans les autres romans pour mieux comprendre la fin de l’histoire. Je ne l’ai pas fait, mais je sais que ça viendra rapidement. Je ne retiens globalement que du positif de cette lecture, mĂŞme si ce tome 4 Ă©tait un peu dĂ©cevant comparĂ© aux autres, avec des moments oĂą j’aurai aimĂ© plus d’explications, plus de pages et d’autres oĂą, selon moi, ça aurait pu aller plus vite.

27 février 2021

✨ CHRONIQUE ✨ Toutes ces vies où nous nous sommes aimés - Céline Colle

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RĂ©sumĂ© 

Valentine et Jean se sont donné rendez-vous au Colombus Café de la Rue Soufflot. Ils ne se sont pas revus depuis neuf ans. Valentine a souhaité cette entrevue car les souvenirs qu'elle entretient vis-à-vis de Jean l'empêchent d'être pleinement présente dans cette nouvelle vie qu'elle s'est construite avec Alex. La jeune femme espérait être déçue, ne pas retrouver celui qu'elle avait autrefois tant aimé. Mais lorsque les anciens amants se retrouvent, ils savent au premier regard que rien n'a changé. Les sentiments qu'ils ont l'un envers l'autre sont restés les mêmes. La distance et le temps n'ont rien effacé. Leur histoire parait fixée dans l'éternité. Quel est donc ce lien si spécial qui unit Jean à Valentine et qui semble pouvoir résister aux années ? Ces deux âmes se sont-elles déjà rencontrées dans une ou plusieurs vies ? Quelle est leur histoire par-delà le temps ? Parviendront-elles à accomplir leur mission ?

 

Ce que j’en ai pensé

Tout d’abord merci Babelio et aux éditions Jouvence pour ce très bel envoi.

Une chose est certaine : j’ai Ă©tĂ© bouleversĂ©e par ce roman qui sort le 9 mars. D’abord parce qu’il me parle sur plein d’aspects, mais aussi parce que le style de l’auteure nous emporte dans cette histoire d’âme-sĹ“urs qui essaient de s’aimer dans diverses Ă©poques. On dĂ©couvre d’abord Valentine et Jean. Ils se rencontrent au travail. Ă€ peine se sont-ils vus que Valentine sent quelque chose qu’elle n’identifie pas tout de suite et qu’elle rejette dans un coin de sa tĂŞte. Logique, Jean est mariĂ© et a des enfants. Mais le temps aidant et les sentiments omniprĂ©sents, ils finissent par se rendre Ă  l’évidence et la passion l’emporte sur la raison. Entre cette histoire d’amour, d’âme-sĹ“urs, plusieurs histoires s’immiscent dans le rĂ©cit. Ces deux âmes que l’on suit Ă  travers plusieurs personnages ont pour point commun le mĂŞme amour, une tâche de naissance presque similaire et un regard qui se trouverait dans n’importe quel coin de la planète et Ă  tous les âges. Un regard si puissant que seul un coup de foudre est possible. 

 

Tout au long du récit, Céline Colle s’attache à nous faire ressentir cet amour, ce lien entre les différents protagonistes. Et c’est réussi. Valentine est extrêmement bien décrite en jeune femme de 30 ans qui tombe follement amoureuse d’un homme pris sans pouvoir s’en empêcher. Parce que c’est bien ça les coups de foudre, on ne peut pas s’y échapper. On vit avec elle ses joies, ses peines, ses colères. Parfois, on a envie de la secouer, parfois de pleurer avec elle. De Jean, on comprend rapidement qu’il est dépassé par ses sentiments. Oui il l’aime, mais il n’est pas prêt à tous les sacrifices. Sa difficulté à ne pas céder à ses sentiments ou à oublier Valentine est touchante. Je m’arrête là pour ne pas tout divulguer. Ces deux personnages m’ont profondément touché, comme ceux des histoires parallèles. Cette idée que deux âmes puissent être liées et se retrouver au fil du temps aussi. Parce que j’y crois et parce que c’est si joliment écrit dans ce livre.

Un voyage émotionnel fort que je vais précieusement garder dans un coin de ma tête. Et que je relirai un jour. Forcément.

24 janvier 2021

✨ CHRONIQUE ✨ Le corps humain comme vous ne l'avez jamais vu

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Résumé :

Avec Science & Vie le premier magazine scientifique europĂ©en, nous vous convions au plus dĂ©paysant de tous les pĂ©riples : le voyage intĂ©rieur. 
Plongez dans les rivières de globules qui dévalent les artères, enfoncez-vous dans les grottes spongieuses de la moelle osseuse, penchez-vous sur les gouffres sans fond de l'épiderme, traversez les vastes prairies de cellules ciliées, survolez les falaises vertigineuses de l'émail...

Ce que j'en ai pensé

Ce livre est véritablement formidable. Que vous soyez intéressé par le corps humain, curieux de tout ou même amateur de belles photos, vous serez ravis. J'ai plus précisément apprécié le fait que les photos parlent d'elles-mêmes. Certes, il y a de petites légendes pour nous aiguiller (et heureusement parce qu'il y a des pépites assez surprenantes) mais c'est vraiment la photo qui fait la beauté de cet ouvrage. J'ai particulièrement aimé la section Coeur et poumons, Cerveau, nerfs et neurones et Organes digestifs...

J'ajouterai que. certaines photos ressemblent Ă  des oeuvres d'art qu'aurait pu peindre Dali notamment le tissu tapissant l'intĂ©rieur du globe oculaire ou L'Ă©trier de l'oreille moyenne.

C'est grâce à la Masse Critique que j'ai pu recevoir ce très beau livre et je remercie mille fois Babelio et les éditions Télémaque, non seulement parce que j'ai adoré tourner les pages une à une lentement en me demandant sur quoi j'allais tomber, mais aussi parce que je sais que je vais garder ce livre des années et que je serai toujours émerveillée de voir à quoi ressemble notre corps.

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26 novembre 2020

✨ CHRONIQUE. ✨L'Inconnu de la forêt - Harlan Coben

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Écrivez une lettre, adressée à un ami ou un proche à qui le roman pourrait plaire. Voici une requête inédite qui m'a bien plu. Je remercie d'ailleurs Babelio et les Éditions Belfond pour l'envoi, mais aussi pour l'exercice qui me permet de parler du livre mais pas uniquement.

Ma chère maman,

C’est Ă  toi que j’adresse cette lettre pour plusieurs raisons. Tu le sais, j’ai la chance d’avoir reçu le nouveau roman d’Harlan Coben grâce Ă  Babelio et les Ă©ditions Belfond. Je dois avouer que je suis toujours touchĂ©e de pouvoir recevoir des livres. Si je t’ai choisi pour cette lettre, c’est d’abord parce que c’est toi qui m’as donnĂ© le « virus » (mot peut-ĂŞtre pas très bien choisi en cette pĂ©riode, mais qui reste efficace) de la lecture. Depuis que je suis enfant, je te vois lire. Et pas simplement lire. J’ai toujours senti que combien tu aimais te plonger dans de nouvelles histoires ; je ne sais pas combien tu as lu de livres, mais ça se compte en milliers. Toi et moi, on ne lit pas toujours les mĂŞmes livres. Mais ce qui est certain, c’est qu’on a lu les Harlan Coben toutes les deux. Avec une affection particulière pour les aventures de Myron Bolitar et Win Lockwood. Ah ça, on les aime bien ces deux-lĂ . 

Ce qui m’amène à la seconde raison pour laquelle je t’adresse cette lettre. Dans ce nouveau roman d’Harlan Coben, L’Inconnu de la forêt, on retrouve tous les ingrédients qui font des enquêtes de Myron et Win un moment de distraction réussi. Il y a même plusieurs clins d'oeil. Il y a de l’humour, des personnages principaux haut en couleurs et une histoire qui tient la route. La preuve, je l’ai lu en deux jours à peine. Pendant plus de 400 pages, nous allons suivre une enquête. A rebondissements évidemment. Tout commence par la disparition d’une lycéenne. Un de ses camarades de classe s’en émeut auprès de sa grand-mère, une avocate reconnue. Cette dernière décide de l’aider et prend conseil auprès de Wilde, un vieil ami de la famille. Son histoire est étonnante : il a été retrouvé enfant dans la forêt, où il vivait, seul. Tu t’en doutes, ces méthodes d’investigation ne sont pas classiques. Il a ses propres codes et ça le rend plutôt attachant. Petit à petit, l’histoire prend de la profondeur pour gagner une résonnance actuelle, notamment avec un fonds politique qui nous parle. Si Wilde m’a beaucoup touché par son histoire, Hester aura aussi été une révélation pour moi. À la fois forte, sensible, incroyablement compétente et passionnée par son travail, c’est un personnage fort du livre. Je m’arrête là, je ne veux en rien te spoiler l’histoire… Je dirai simplement que j’ai aimé ce nouveau livre d’Harlan Coben. Et je sais qu'il te plaira aussi.

Cette lettre t’est aussi destinée parce que grâce à toi, j’ai appris à me poser, à me laisser aller à lire et à faire travailler mon imagination. Quand c’est difficile comme ces derniers mois, mais aussi quand tout va bien. Et je t’en serai éternellement reconnaissante. Tout le monde ne le sait pas, et c’est bien dommage, mais la littérature peut aider à guérir de beaucoup de choses.

16 octobre 2020

✨ CHRONIQUE ✨ Arrête avec tes mensonges - Philippe Besson

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Le rĂ©sumĂ© 

Quand j'Ă©tais enfant, ma mère ne cessait de me rĂ©pĂ©ter : " ArrĂŞte avec tes mensonges. " J'inventais si bien les histoires, paraĂ®t-il, qu'elle ne savait plus dĂ©mĂŞler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un mĂ©tier, je suis devenu romancier. Aujourd'hui, voilĂ  que j'obĂ©is enfin Ă  ma mère : je dis la vĂ©ritĂ©. Pour la première fois. Dans ce livre. Autant prĂ©venir d'emblĂ©e : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de nĂ©vrose familiale. Mais un amour, quand mĂŞme. Un amour immense et tenu secret. 
Qui a fini par me rattraper. 

 

Ce que j’en ai pensé

J’ai achetĂ© ce livre Ă  sa sortie en poche. En janvier 2018 donc. Je ne l’ai pas lu tout de suite. ForcĂ©ment, j’ai une PAL qui refuse de descendre. Finalement, j’ai eu envie d’attendre pour lire les trois romans l’un après l’autre. Pour rester dans la tĂŞte de l’auteur. L’attente fĂ»t un peu longue mais je suis ravie d’avoir patientĂ©. Qu’est-ce que j’ai aimĂ© ces trois livres ! J’ai ri, pleurĂ©, rĂ©flĂ©chi. J’ai pestĂ©, j’ai voulu changer des choses, j’ai eu envie que Ă§a continue. En tournant la dernière page de DĂ®ner Ă  MontrĂ©al, je suis restĂ©e plusieurs minutes sans bouger, le temps d’absorber tout ce que je venais de lire en Ă  peine quelques jours. 
Je me suis ensuite posĂ© cette question : Est-ce que j’écris une chronique sur les trois romans ensemble ou pour chacun ? Si chaque histoire est reliĂ©e puisque Philippe Besson est le narrateur, elles mĂ©ritent Ă  mon sens une chronique particulière. 

Dans ce roman, Philippe Besson nous livre une partie de lui-mĂŞme. Pas la plus facile. Il raconte son premier amour. Un amour qui le fait basculer dans un autre monde. Il a 17 ans quand Thomas Andrieu lui fait comprendre qu’il est attirĂ© par lui. Seulement, il ne veut pas que leur histoire s’ébruite. Cette histoire d’amour passionnĂ©, dĂ©sespĂ©rĂ©, cachĂ© nous est racontĂ©e avec une magnifique pudeur. Je suis tombĂ©e amoureuse de l’écriture si dĂ©licate et humaine de Philippe Besson. Ses mots sont justes, tendres mĂŞme et saisissent Ă  chaque fois. Son don pour faire de son rĂ©cit un moment poĂ©tique et profond est Ă©clatant. Dès le dĂ©but, on sait que ce premier amour ne va pas durer. Parce que Thomas n’assume pas, parce que Philippe va partir de Barbezieux pour ses Ă©tudes. Mais la rupture et le sentiment d’abandon et de dĂ©chirement que ressent Philippe sont si bien dĂ©crits qu’on croirait presque revivre son propre premier chagrin d’amour. J’ai Ă©tĂ© bouleversĂ©e par cette autofiction. Moi qui aime les histoires de vie, j’ai Ă©tĂ© servie avec cette histoire si sincère et si vraie. Philippe Besson nous fait un cadeau avec ce roman saisissant, brillant et intense : l’origine de ses romans.

« Plus tard j’écrirai sur le manque. Sur la privation insupportable de l’autre. Sur le dĂ©nuement provoquĂ© par cette privation ; une pauvretĂ© qui s’abat. J’écrirai sur la tristesse qui ronge, la folie qui menace. Cela deviendra la matrice de mes livres, presque malgrĂ© moi. Je me demande quelquefois si j’ai mĂŞme jamais Ă©crit sur autre chose. Comme si je ne m’étais jamais remis de ça : l’autre devenu inaccessible. Comme si ça occupait tout l’espace mental. Â», dit Philippe Besson.

30 septembre 2020

✨ CHRONIQUE ✨ Un gentleman à Moscou - Amor Towles

Un Gentleman Ă  Moscou

Résumé

Au dĂ©but des annĂ©es 1920, le comte Alexandre Illitch Rostov, aristocrate impĂ©nitent, est condamnĂ© par un tribunal bolchĂ©vique Ă  vivre en rĂ©sidence surveillĂ©e dans le luxueux hĂ´tel Metropol de Moscou, oĂą le comte a ses habitudes, Ă  quelques encablures du Kremlin. Acceptant joyeusement son sort, le comte Rostov hante les couloirs, salons feutrĂ©s, restaurants et salles de rĂ©ception de l’hĂ´tel, et noue des liens avec le personnel de sa prison dorĂ©e   – officiant bientĂ´t comme serveur au prestigieux restaurant Boyarski –, des diplomates Ă©trangers de passage – dont le comte sait obtenir les confidences Ă  force de charme, d’esprit, et de vodka –, une belle actrice inaccessible – ou presque ­–, et cĂ´toie les nouveaux maĂ®tres de la Russie. Mais, plus que toute autre, c’est sa rencontre avec Nina, une fillette de neuf ans, qui bouleverse le cours de sa vie bien rĂ©glĂ©e au Metropol.
Trois dĂ©cennies durant, le comte vit nombre d'aventures retranchĂ© derrière les grandes baies vitrĂ©es du Metropol, microcosme oĂą se rejouent les bouleversements la Russie soviĂ©tique.  

 

Ce que j’en ai pensĂ© 

J’ai su dès les premières pages que ce livre allait me plaire. Alors j’ai pris soin de le faire durer le plus possible. Ce fut moins compliquĂ© que ce que je pensais car le rythme du roman est assez lent. Certains n’aimeront probablement pas. Moi, j’ai trouvĂ© cette rythmique parfaite pour l’histoire. Quel rĂ©gal ces dĂ©cennies au Metropol ! L’écriture est fine, dĂ©licate et prĂ©cise. On n’a aucun mal Ă  s’imaginer le comte dĂ©ambuler dans l’hĂ´tel, Ă  rĂ©arranger sa chambre… D’ailleurs le personnage d’Alexandre Illitch Rostov est particulièrement bien Ă©crit. Quand dĂ©bute l’histoire, il occupe une suite dans cet hĂ´tel de luxe de Moscou. Et puis, il est assignĂ© Ă  rĂ©sidence Ă  vie après une sanction d’un tribunal bolchĂ©vique. Si la première pensĂ©e qui nous vient en tĂŞte pourrait ĂŞtre : « Ă§a va, ce n’est pas si difficile de devoir rester dans un palace ! Â», ce n’est pas si simple. (Le contexte sanitaire actuel et le confinement du printemps nous en aura donnĂ© un aperçu bien plus court – mĂŞme sans ĂŞtre dans un palace…). L'enjeu du roman tient dans cette condamnation car le comte devient durant trois dĂ©cennies le spectateur d'une sociĂ©tĂ© russe en pleine Ă©volution. 

Au grès des pages, le sĂ©millant comte Rostov hante les couloirs, les escaliers, les salons et les restaurants et noue des liens forts avec certains membres de sa prison dorĂ©e. Chaque personnage rencontrĂ© est bien Ă©crit et donne de la profondeur Ă  l’histoire. L’autre point clĂ© de ce roman est la rencontre et la relation entre le comte et Nina. Cette petite fille lui change la vie. Il devient mĂŞme particulièrement touchant dans sa manière de la voir et de lui parler. Quelques annĂ©es plus tard, il s’occupera de sa fille Nina. Cette relation père/fille est lĂ  aussi attendrissante. Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler l’histoire. Avec les annĂ©es, le comte devient serveur au Boyarski, le restaurant gastronomique de l’hĂ´tel. LĂ , Ă  travers les clients, il voit aussi la sociĂ©tĂ© Ă©voluer, et nous avec lui. J’ai beaucoup aimĂ© ce huis-clos qui m’a fait passer 30 annĂ©es dĂ©licieuses Ă  Moscou en compagnie du gentleman Alexandre Ilitch Rostov.

27 août 2020

✨ CHRONIQUE ✨ Toute la ville en parle - Fannie Flagg

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Résumé

Rien ne ressemble davantage Ă  un petit village amĂ©ricain qu'Elmwood Springs, Missouri. Les annĂ©es passent, les bonheurs et les drames se succèdent, la sociĂ©tĂ© et le monde se transforment, mais les humains, avec leurs plaisirs, leurs peurs, leurs croyances, leurs amours, ne changent guère. 
Mais c'est ailleurs que les choses se passent. LĂ -haut. Sur la colline. Derrière son arche de bois sculptĂ©, le cimetière de Still Meadows bruisse de ragots. Loin de jouir d'un repos Ă©ternel, les dĂ©funts y continuent leurs existences, sous une forme particulière... 
Et tout irait pour le mieux dans ce monde, et dans l'autre, si d'inexplicables disparitions ne venaient bouleverser la vie, et la mort, de cette paisible petite communautĂ©... 

 

Ce que j’en ai pensĂ© 

 

Un rĂ©gal comme souvent avec les romans de Fannie Flagg. Je l’ai lu très rapidement, un peu comme La dernière rĂ©union des filles de la station-service que j’avais dĂ©vorĂ©. J’avais eu un peu de mal Ă  rentrer dans Nous irons tous au paradis, mais une fois dedans, j’avais complètement adhĂ©rĂ© Ă  l’histoire. Ce roman est assez Ă©tonnant puisque si on suit l’histoire de plusieurs familles sur de nombreuses gĂ©nĂ©rations, on vit aussi la crĂ©ation et le changement d’une ville au fur et Ă  mesure des annĂ©es. Au dĂ©but du roman, j’ai eu peur de me perdre dans les personnages parce qu’on en croise une foultitude tout au long du livre, mais non, je n’ai jamais tournĂ© les pages pour me rappeler qui Ă©tait qui. Et c’est grâce Ă  la qualitĂ© de l’écriture de l’auteure.

Ce que j’aime le plus chez Fannie Flagg, c’est probablement sa sensibilitĂ©. On sent qu’elle aime ses personnages. A chacun de ses livres, je me dis toujours ça : elle les aime ces personnages ! Elle apporte aussi dans son Ă©criture une touche d’humour bien dosĂ©e qui permet de s’attacher Ă  eux plus encore. Et dans les moments avec Ă©motion, elle nous emporte aussi. Et il y en a plein aussi dans ce romain pas ordinaire. L’idĂ©e du cimetière de Still Meadows et des dĂ©funts qui s’y retrouvent m’a touchĂ©, mĂŞme si j’étais un peu circonspecte au tout dĂ©but en lisant le rĂ©sumĂ©. Et bien non, j’ai aimĂ© continuer Ă  entendre ce que ces personnages morts avaient Ă  dire. Et ils en ont des choses Ă  dire ! Mais toujours avec humour et sensibilitĂ©. Comme Fannie Flagg. Encore un roman rĂ©ussi pour cette auteure dont je partage l’anniversaire (pour mon plus grand plaisir). 

 

28 juillet 2020

✨ CHRONIQUE ✨Dominique A, Solide : Entretiens biographiques avec Grégoire Laville

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Quel bonheur quand j'ai reçu le mail de Babelio m'indiquant que je pourrai recevoir ce livre dans le cadre de la Masse Critique ! Parce que j'aime Dominique A et son univers, notamment musical. Ses Ă©crits aussi me parlent. Bref, c'Ă©tait une bonne nouvelle Ă  la lecture de ce mail. le livre est beau, agrĂ©able au toucher. Il est agrĂ©mentĂ© de nombreuses photos et ses 237 pages sont utiles pour en apprendre plus sur cet artiste majeur de la chanson française. 
Ce livre d'entretiens avec GrĂ©goire Laville parle beaucoup de musique mais pas uniquement, ce qui le rend diffĂ©rent de certains ouvrages Ă©crits sur d'autres artistes. On en apprend plus sur ses influences, sur ses collaborations notamment avec Alain Bashung, l'un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s. Il Ă©voque aussi la reprise de Bashung d'Immortels qui figurait sur l'album de Dominique A, La Musique, en 2009 (perso, j'aime les deux versions). Il parle aussi rĂ©gulièrement de Philippe Katerine et de Miossec (autre prĂ©fĂ©rĂ©) dont on sent un respect et une pudeur entre eux. Il parle de ses inspirations musicales, de ses rejets aussi. Il n'a pas sa langue dans sa poche et c'est tant mieux !

J'ai aussi beaucoup aimé sa façon d'abord l'impact d'une chanson chez les autres. S'il explique que bien évidemment, il ne peut, en aucune façon, prévoir ce qu'une chanson deviendra, il trouve gratifiant qu'elle puisse agir sur quelqu'un. Il prend une nouvelle fois l'exemple d'Immortels qui est une chanson de consolation pour beaucoup. Et là, je m'y retrouve aussi. Comme beaucoup, j'ai des chansons fétiches qui me remontent le moral, m'aident à passer un moment difficile...

Il parle aussi de lui dans ses entretiens. On apprend à le découvrir en dehors de sa musique et de ses textes. Et même si forcément, on en sait un peu d'un artiste par son oeuvre, il est aussi plaisant de le voir parler de lui, de sa famille, de ses amis, de ses aspirations... On sent un homme intègre, et sensible (et hypersensible), avec du caractère, des ambivalences et des paradoxes (comme tout un chacun), un homme qui se préoccupe de la société. Un homme qui parle aussi très bien de sa vision de la littérature et de l'écriture.
On apprend aussi des petits dĂ©tails de sa personnalitĂ© qui donne Ă  cet immense artiste un peu plus de proximitĂ©. Par exemple, comment ne pas apprĂ©cier un homme qui aime les relations Ă©pistolaires ? Pour finir cette chronique qui aurait pu ĂŞtre bien plus longue, un immense merci Ă  Babelio, aux Editions Locus Solus, Ă  GrĂ©goire Laville et Ă  Dominique A.

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